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 (1968-2018)
 Vernissage le jeudi 17 mai à partir de 18 heuresExposition du jeudi 17 au dimanche 27 mai 2018
 Avec la participation de : Agrume, Ardif,   Arnaud Boisramé, Codex Urbanus, Nadège Dauvergne, Dix10, Ender, Epi2mik, Joanna Flatau, Philippe Hérard, Fred Le Chevalier, Levalet, Matt_tieu, Ricardo Mosner, Murmure, Paella?, Simon Pradinas, Zariel... | 
          
            | Quarante cinq ans après Mai 68, à 
              l'heure d'Internet et des réseaux sociaux, de la communication, 
              de la liberté d'expression et de l'égalité 
              pour tous, les murs de la ville reprennent la parole. Les artistes 
              s'en emparent et veulent exprimer leurs angoisses, leurs désirs, 
              leur constat sur la société. Reflet de notre époque, 
              ils sont là pour inscrire dans l'histoire, avec ironie, humour 
              ou provocation, ce que d'autres n'osent pas dire. Ils poursuivent 
              chacun leur route par conviction, avec ou sans paroles, ils nous 
              font réagir et prendre conscience du monde dans lequel nous 
              vivons. SP38, colle ses slogans en français 
                ou en anglais, à Berlin depuis 1995 et dans le monde entier, 
                il ne parle toujours pas allemand. Epi2mik rend 
                visible la contamination de notre planète. Avec ses phrases 
                incisives, Paella affiche avec humour, l'actualité 
                et les grandes questions de société. JP Malot, entre Pop art et graffiti, en pleine crise économique, s'impose 
                avec sa série "Shoot The Bank". Mister P. 
                a trouvé sa Marylin en la figure iconique du Général. | 
          
            | Mai 68 est un important 
              mouvement étudiant et social français du printemps 
              1968 qui a forcé le président Charles de Gaulle à 
              dissoudre l'Assemblée nationale et à organiser des 
              élections anticipées. Ce mouvement fait partie d'un 
              ensemble d'événements dans les milieux étudiants 
              d'un grand nombre de pays de part et d’autre du Rideau de 
              fer, notamment en Allemagne, aux États-Unis, en Tchécoslovaquie, 
              au Japon, en Italie ou au Mexique. L'évènement est 
              aussi à mettre en corrélation avec l'influence exercée 
              par les valeurs du mouvement hippie sur les jeunesses occidentales 
              durant la deuxième moitié des années 1960. En France, ces événements prennent 
                cependant une ampleur particulière car ils sont accompagnés 
                de puissantes manifestations d'étudiants, puis d'une grève 
                générale qui paralyse complètement le pays 
                (des camions militaires devront assurer des transports de fortune). 
                Ce mouvement s'accompagne d'une vague de réunions informelles 
                à l'intérieur des organismes, des entreprises, des 
                administrations, des lycées et des universités, des 
                théâtres, des maisons de jeunes, des maisons de la 
                culture. Dans tout le pays, les portes s'ouvrent à 
                n'importe quel citoyen, la parole se libère et devient pour 
                quelques semaines la raison d'être des Français. Enthousiasmé 
                ou catastrophé, dubitatif ou méditatif, chacun selon 
                sa sensibilité participe ou observe. Des dialogues intenses 
                se nouent dans les rues, entre inconnus, et à travers les 
                générations. L'un des symboles de ces lieux de débats 
                est le théâtre de l'Odéon à Paris où 
                l'on peut entendre s'affronter, dans des débats pris très 
                au sérieux jour et nuit, quelques syndicalistes délégués 
                de chez Renault, des ménagères du quartier, des étudiants, 
                un groupe de jeunes de droite de Neuilly-sur-Seine venus en touristes, 
                un autre groupe de lycéens d'une banlieue ouvrière, 
                autres touristes, tel ou tel artiste célèbre, des 
                professeurs, un conseiller municipal aux abois, un ou deux cadres 
                d'entreprise catastrophés, pendant que dans les coulisses 
                du théâtre, quelques échevelés de la 
                libération sexuelle se livrent à des ébats 
                spontanés et sans intimité. À tout moment dans tel ou tel lieu de France, 
                un militant de telle ou telle organisation, plus ou moins rompu 
                à la dynamique de groupe en vogue, s'impose pour faire voter 
                une « motion » en « assemblée 
                générale » qui se perd dans un flot de 
                tracts et achève parfois sa course dans un article de presse, 
                si un journal peut paraître, suivant le destin d'une bouteille 
                à la mer lancée à Maubeuge et ouverte dans 
                l'Île de la Cité. On découvrira des attitudes 
                personnelles surprenantes, comme celle du député Valéry 
                Giscard d'Estaing allant seul à l'aube à la rencontre 
                des ouvriers de Billancourt qui occupent leur usine. Le général de Gaulle qualifiera cette 
                révolution sociale de « chienlit ». En France, le mouvement étudiant demandant 
                une amélioration des conditions de vie des étudiants 
                commence en novembre 1967. Ce mouvement rencontre peu d'écho. 
                En 1968, le « mouvement du 22 mars », prenant le relais 
                de la contestation menée par de petits groupes tels les anarchistes 
                et les enragés de René Riesel, se fait connaître 
                ce jour-là en occupant les locaux de l'université 
                de Nanterre. L'une de ses principales revendications est le droit 
                d'accès pour les garçons aux résidences universitaires 
                des filles. La figure de proue de ce mouvement se nomme Daniel Cohn-Bendit. 
                Il devient le symbole de la remise en cause de l'autoritarisme.Les causes de ce mouvement sont diverses selon les analystes. Mais 
                toutes tournent autour de l'idée qu'une grande rigidité 
                cloisonnait les relations humaines et les mœurs dans toute 
                la société.
  Sur le plan sociologique, la dynamique de groupe 
                s'est répandue pendant les années 1960 dans les formations 
                des responsables de toutes les organisations et des entreprises. 
                La mode est au débat. Mais les clivages sociaux sont encore 
                extrêmement rigides. Le paternalisme autoritaire est omniprésent. 
                On commence à ouvrir des lycées « mixtes », 
                mais beaucoup d'établissements scolaires sont encore réservés 
                aux garçons ou aux filles (les filles ne sont pas autorisées 
                à porter le pantalon).  La France a autorisé l'usage de la pilule 
                contraceptive dès 1967, mais elle est encore peu répandue 
                et l'éducation n'a pas encore connu de réformes structurelles 
                et le décapage est criant entre les aspirations d'une jeunesse 
                et les cadres moraux qu'ils ressentent comme dépassés.  Au plan économique, on arrive bientôt 
                à l'apogée des « Trente Glorieuses », 
                années de reconstructions après la Seconde Guerre 
                mondiale. La société de consommation s'est installée 
                sans qu'on prenne vraiment conscience de toutes ses implications 
                et des déséquilibres mondiaux qui se développent.  Au plan politique, les Français viennent 
                de découvrir le vote au suffrage universel pour élire 
                le président de la République et les référendums 
                pour que chacun donne son avis. La France vient de perdre ses colonies. 
                Le climat international est accaparé par la guerre froide 
                entre les tenants des modèles capitalistes et communistes. 
                Ce contexte s'impose aux choix politiques dans tous les pays, carcan 
                que les jeunes dénoncent face à leurs dirigeants, 
                quel que soit leur système politique. On remarque notamment 
                les comités Viêt Nam, formés majoritairement 
                de lycéens et étudiants dans les pays occidentaux, 
                qui dénoncent « l'impérialisme américain 
                » visible par la guerre du Viêt Nam. La guerre froide 
                fait naître des idées anti-nucléaires. * Le 
                caractère international de ces mouvements relativise les 
                causes purement françaises. Ainsi les gardes rouges de la 
                révolution culturelle chinoise, depuis 1965, ont rendu perceptible 
                l'idée que les jeunes pouvaient avoir un pouvoir politique 
                dans la société et remettre en cause l'autorité 
                des adultes et des pouvoirs. En avril 1968 ce sont les incidents 
                qui opposent les étudiants allemands et les autorités 
                qui font l'actualité de l'époque.  Au plan philosophique, on invoquera souvent plusieurs 
                auteurs pour expliquer ce mouvement : le livre d'Herbert Marcuse 
                paru en France en 1964, puis réédité en 1968, 
                l'Homme unidimensionnel, sous-titré Essai sur l'idéologie 
                de la société industrielle avancée, le manifeste 
                de Wilhelm Reich, paru en 1936 et le livre Traité de savoir 
                vivre à l'usage des jeunes générations de Raoul 
                Vaneigem, paru en 1967, puis la Société du spectacle 
                de Guy Debord, paru en 1967.  Au plan religieux la France, encore très 
                catholique, vient de suivre avec passion le Concile de Vatican II 
                qui a profondément ébranlé le catholicisme 
                et surtout les mouvements d'action catholique. En particulier, les 
                Scouts de France représentant à l'époque une 
                part non négligeable des jeunes chrétiens, ont modifié 
                les rapports hiérarchiques dans leurs structures, remettant 
                en cause à partir de 1964, un modèle de type militaire 
                et introduisant la collégialité des décisions 
                au sein des équipes. |