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Levalet

26.02.2013 > 09.03.2013

LEVALET
« Coups de sommeil »

Vernissage le mardi 26 février à partir de 18 h
Exposition du 26 février au 9 mars 2013

A 24 ans et après un an de collage dans les rues de Paris, Levalet installe ses personnages endormis, au cabinet d'amateur, pour sa première exposition personnelle. Créés à l'échelle humaine, ses dessins à l'encre viennent s'inscrire dans l'espace urbain. Ils jouent avec l'architecture et n’arrivent pas là par hasard. Levalet commence par repérer un endroit, le mesure, envisage une situation, imagine les protagonistes, les met en scène et leur donne vie. Entre réalité et trompe-l'oeil, ses collages sont là pour étonner le passant dans son quotidien ; humains et fragiles, ils ne livrent pas un message clair, mais leur proximité suscite émotion et questionnement.

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Pour en savoir +
https://levalet.overblog.com/

Facebook
https://www.facebook.com/events/519535104765026/

« Le disjoncteur »
Encre de chine sur kraft blanc
sur installation électrique précaire.
2013 - Paris XIe

« Mêlée »
Encre de chine sur kraft blanc sur mur.
2013 - Paris XIe

Pour en savoir +
Un entretien réalisé par In Ze Street

https://inzestreet.fr/autour-du-pot-avec-levalet/

Levalet

Un entretien réalisé par Jérôme Deiss - Février 2013

Depuis combien de temps te consacres-tu au street art ?
Ça fait maintenant un an et demi que je suis sur Paris, donc mes premiers collages remontent à peu près à un an.

Est-ce que ce sont certains street artistes qui t’ont donné envie de te lancer ? Si oui lesquels ? Quelles sont tes influences picturales principales ?
Oui, certains street artistes m’ont influencé dans ce sens là, mais ce sont pas forcément des gens qui font parti du milieu du street art. J’ai été fortement impressionné et encouragé par la profusion des formes artistiques urbaines quand je suis arrivé à Paris. J’aimais déjà beaucoup le travail d’Ernest-Pignon Ernest et d’artistes plus “sreet art” comme Blek le rat, puis j’ai pas mal planché sur la question de l’art dans l’espace urbain ce qui m’a fait découvrir les travaux d’artistes comme Krysztof Wodiczko ou ZEVS. Quant à mes influences picturales principales, c’est une drôle de question car je considère que ce que je fais est beaucoup plus de l’ordre du dessin que de la peinture. Du côté de la peinture, ce qui me marque n’a rien à voir avec ce que je fais, ce sont beaucoup plus des gens comme Basquiat ou Jasper Jones que des peintres hyperréalistes comme Chuck Close.

As-tu étudié dans une école d’art ou ta formation est-elle complètement différente ? Quel est ton parcours ?
J’ai fait une licence et un master d’arts plastiques à la fac de Strasbourg. J’ai passé l’agreg l’an dernier à Paris. Je suis actuellement prof d’arts plastiques dans un collège dans le 93.

As-tu commencé à exercer en tant que street artiste par le collage ou as-tu auparavant testé d’autres techniques ?
Je suis venu au collage par le dessin et à mon travail par l’installation vidéo. Dans la rue, j’avais déjà expérimenté lepochoir ou le graff quand j’étais gamin et plus récemment l’installation vidéo. Le collage s’est imposé par ma technique.

Tu utilises principalement du papier kraft et de l’encre de chine. Pourquoi as-tu choisi cette technique ? Penses-tu que le toucher soit essentiel dans ton approche artistique ? Ces deux matériaux sont-ils indissociables pour toi ? Penses-tu qu’une certaine sensualité soit une donnée importante dans le choix de la technique ?
J’ai choisi cette technique principalement parce qu’elle me permettait de travailler rapidement, avec un niveau de réalisme fort et des matériaux peu onéreux. L’encre de chine, pour sa malléabilité, son opacité et un médium d’une richesse incroyable. Je travaille avec des brosses en jouant sur la variété de traces qu’elle peuvent produire. Le Kraft est un papier bas de gamme mais solide et très fin. Il résiste à l'encre et boit la colle. Ces deux matériaux ne sont pas forcément indissociables ni exhaustifs, j’utilise d’autres techniques pour d’autres choses "d’intérieur". Quant à la question de la sensualité, oui c’est important car le travail de dessin que je fais est assez gestuel, très dynamique, ce qui permet d’obtenir des textures intéressantes.

La réalisation d’un dessin nécessite-t-elle beaucoup de temps ? Comment travailles-tu : la préparation est-elle plus importante que le collage ?
Alors, je te fais un historique du travail lambda ça donnerais ça : Je me balade dans la rue, je repère des endroits, je prends des mesures, je travaille sur un projet, je fais une photo, je retravaille l’image sur ordinateur, je la vidéo projette, je la dessine, je la colle. Donc, oui c’est assez chronophage.

Il y a une véritable mise en scène dans tes collages : tu te déplaces avant de coller. Comment repères-tu et choisis-tu les lieux ? Est-ce que ce sont les lieux qui t’inspirent un dessin ou le dessin préexiste et tu choisis le lieu adéquat ensuite ? Quels sont tes critères dans le choix du lieu ?
Je repère mes lieux en me baladant au hasard dans des coins que je connais ou pas, je cherche des endroits qui puissent offrir des interactions intéressantes avec des dessins. En général il faut que l’endroit ai une particularité à exploiter, qu’elle soit purement formelle ou plus “connotante”, des choses qui produisent du sens. Certains dessins ne sont pas du tout créés pour des lieux repérés et je prospecte donc au moment du collage.

Pourquoi t’exposer dans la rue ? Que cherches-tu à provoquer comme réaction ou comme sentiment chez les passants ?
Pourquoi dans la rue... parce que je pense que c’est dans ce genre de contexte que l’on peut bousculer les gens. Mon travail jouant sur l’ambiguïté du statut de l’image, sur une sorte d’effet trompe-l'œil, j’ai besoin d’une contexte qui rende la réalité perméable à ce genre de choses. J’essaie de faire en sorte que mon travail étonne, qu’il ne livre pas un message clair mais que le manque de limites entre l’espace réel et l’espace du dessin, entre la situation représentée et la situation qu’elle évoque soit sujet à questionnements.

Pourquoi choisir des images figuratives et notamment des personnages ? Comment penses-tu qu’ils puissent interagir avec les individus qui se promènent dans la rue ?
Mes personnages me permettent de créer des situations, de faire des images qui interpellent (par anthropocentrisme) et qui sont signifiantes par la posture, l’attitude, l’habit... J’ai beaucoup pratiqué le théâtre à Strasbourg ce qui a pas mal influencé mon travail vers une certaine culture de la gestuelle. Quand je colle mes personnages, j’ai l’impression de poser des comédiens sur une scène. Je pense qu’ils interagissent avec le passant par deux moyens. Le premier est physique : Ils occupent le même rapport à l’espace que le passant (même taille, même soumission au règles de la gravité), le deuxième est plus émotionnel, la cohérence des images pouvant forcer l’identification.

Penses-tu que les street artistes sont susceptibles de repeupler différemment les grandes villes européennes ?
Pas seulement les villes européennes ! Les villes en général et les campagnes aussi.

Tu quittes les lieux immédiatement après ton collage, cela ne provoque-t-il pas une certaine frustration de ne pas voir la réaction des passants ?
Si, c’est certain! On a envie de savoir ce qui va advenir du collage, s’il va susciter des réactions, parfois je reste un peu, ou je repasse plus tard, histoire d’observer.
Le street art n’est pas légalisé et pourtant tu colles en pleine journée : as-tu déjà rencontré des problèmes avec des riverains ou les forces de l’ordre ? Pour toi, est-ce constitutif du street art ? Avec la police jamais ! Ils sont passé une fois à côté sans rien dire. Avec les riverains, j’ai eu une fois un monsieur qui n’était pas content que l’on décore le mur de chez sa mère mais rien de bien méchant. En général les gens accueillent plutôt chaleureusement la chose.

 

 

Le cabinet d'amateur
12 rue de la Forge Royale
75011 Paris

du mardi au samedi de 14 à 19 h
et le dimanche de 14 à 17 h

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