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Codex Urbanus

07.03.2019 > 17.03.2019

Codex Urbanus

Codex Urbanus - « Botanica »

Vernissage le jeudi 7 mars à partir de 18 heures, en présence de l’alchimiste jardinier.
Stickers. Kirs aux fleurs.

Exposition du jeudi 7 au dimanche 17 mars 2019

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Plantes carnivores et créatures vénéneuses, fleurs tentaculaires et ronces malicieuses... Codex Urbanus nous ouvre les grilles de son jardin secret, mi-paradis mi-enfer, suspendu au-dessus de la réalité urbaine comme un miroir lacustre inversé. Venir flâner dans les allées fleuries et les ténébreux bosquets, se perdre en suivant une chimère touffue ou une palmeraie flottant dans une bulle, effeuiller un florilège de symboles et, au détour d’un massif de lys ou d’un étang verdâtre, se prendre à rêver d’une nature violemment envoûtante, et tellement éphémère...

Du 7 au 17 mars, le cabinet d’amateur se transforme en jardin clos médiéval le temps de l’exposition « Botanica », pour contempler l’herbier mouvant du street artist Codex Urbanus.

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17.03.2019

Codex Urbanus

Catalogue de l'exposition - « Botanica »

Dimanche 17 mars de 15 à 19 heures

Codex Urbanus dédicacera le catalogue de l'exposition.
Tirage limité à 50 exemplaires numérotés et signés !

Présentation d'une édition « Mille-fleurs » en tirage limité à 10 exemplaires,
numérotés et signés, format 40 x 30 cm !

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« Botanica »

Une pensée pour Séraphine, une rose pour le Douanier, un narcisse pour Codex.

Connu pour son Bestiaire Vandale qui décline depuis plusieurs années des centaines d’animaux hybrides sur les murs des villes, Codex Urbanus décide de faire un pas de côté pour repenser son bestiaire animal sous l’angle du végétal.

Il était à double titre naturel que l’artiste se penche sur l’autre règne, celui qui « végète » tout en représentant 80 % de la biomasse de notre planète, soit 450 gigatonnes (alors que la faune n’en pèse que 2). Mais Codex Urbanus n’abandonne pas non plus le règne animal - auquel il appartient - et va œuvrer à unir ces deux règnes dans un moment de communion hors du temps et typiquement terrien. Hors du temps, car cette communion ne va malheureusement pas de soi : depuis son expansion sur la planète, le primate humain a divisé la biomasse végétale par 2...

La Galerie comme Hortus Conclusus

L’espace d’une exposition, l’artiste sanctuarise la galerie pour en faire un jardin clos typique de la symbolique médiévale. Protégées du bruit et des fureurs du monde externe par ses murs, d’étranges espèces peuvent fleurir dans ce lieu sacré, recréant le jardin originel de la Genèse, le jardin d’Eden dont l’homme a été chassé pour avoir voulu en manger les fruits défendus. C’est déjà dans ce jardin clos originel que se posent les questions de la diversité, de l’esthétique, de l’ambiance et de la temporalité, puisque comme tout symbole terrestre de perfection, ce jardin des délices est condamné à dispa-raître à la fin du temps qui lui est imparti. Néanmoins, pendant ce temps hors du temps, cette exposition incarnera tour à tour l’herbier, le jardin de curiosités, l’ornementation florale ou encore l’évocation unique et émotionnelle que peut avoir le règne végétal dans nos vies trop minérales... Le cloître luxuriant de « Botanica » devient donc l’écho fantasmé du jardin classique, bulle artificielle qui permet une parenthèse magique et chorophyllée pour pouvoir contempler des essences sélectionnées dans une nature idéalisée.

Un Codex en forme de Florilège

Tout comme l’accumulation cohérente de spécimens différents caractérise le bestiaire, c’est l’herbier qui caractérise la botanique, pour en montrer les nuances et les déclinaisons. Un premier axe de promenade dans l’exposition se fait alors sous l’angle de la classification scientifique de la flore - ou plutôt d’une création mi-flore mi-faune - évoluant sur des planches de botanique du XVIIIe siècle ou sur des factures de jardineries de la Belle Époque. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que l’herbier de fleurs médiéval soit nommé Florilegium (une collection de fleurs, pendant latin de l’Anthologie, qui signifie en grec L’étude des Fleurs). C’est que la collection est bien le pivot du Codex Urbanus, qui espère bien ainsi susciter l’intérêt du collectionneur !

Et dans tous ces florilèges, la biologie se confronte à l’esthétique pour rendre hommage aux herbiers historiques, dont les plus anciens ont plusieurs millénaires (le Shennlng Bencao Jing daterait de - 2800 avant JC) et qui nous sont parvenus tant pour leur intérêt scientifique que graphique. Ainsi, au gré de notre déambulation contemplative dans ce jardin artistique, on peut retrouver l’âme du Manuscrit de Voynich (circa 1400) dont l’herbier mystique nous demeure inaccessible, personne n’ayant réussi à déchiffrer l’alphabet unique inventé par son auteur, ou encore l’exotisme du Codex Barberini, version latine d’un herbier en Nahuatl de 1552 explorant la flore envoûtante de l’Empire Aztèque...

Mais avec le règne végétal c’est rapidement la beauté qui prend le dessus sur la science, comme l’a amplement prouvé Pierre-Joseph Redouté avec ses Roses (parues en 3 tomes en 1824) qui sont devenues célèbres par leurs couleurs et leur fraîcheur plus que par leur aspect technique...

Eclosions de jeunes chimères en fleur

Inutile de revenir sur le pouvoir esthétique de la fleur, Gérard de Nerval a clairement démontré que tout avait déjà été dit sur le sujet en assénant « le premier qui a comparé une femme a une rose était un génie, le second un imbécile ». On le sait bien, les fleurs sont splendides, mais dans le cas précis de l’exposition Botanica, il s’agira plus de le ressentir. Les créatures mi-plantes mi-animales ne sont pas spécialement conçues pour être belles, certaines peuvent même être effrayantes, mais leur mimétisme étrange avec les fleurs offre un décalage troublant entre la chimère, qui peut être monstrueuse, et la fleur qui séduit par ses appâts colorés et olfactifs. C’est également l’occasion pour un artiste plutôt connu pour des œuvres urbaines grises de s’offrir une orgie de couleurs. Et puis, pour une fois que l’on peut s’abîmer dans la contemplation d’organes reproducteurs sans générer des hurlements outrés et moralisateurs, on aurait tort de se priver !

Cependant, une fois l’aspect graphique passé, il demeure un autre point typique du monde végétal, c’est son aspect émotionnel. Le bruit du vent dans les feuilles, l’odeur des fleurs de tilleuls ou le skyline d’une forêt de conifères sont porteurs d’une ambiance en soi. C’est véritablement la végétation qui participe à donner une couleur particulière à un territoire, de la garrigue à la palmeraie en passant par la luxuriance tropicale. C’est donc aussi une promenade d’ambiance que propose ce jardin temporaire, où parfois l’hommage botanique ne tient qu’à l’ensorcelante sérénité créée par quelques algues floues et des taches impressionistes de lentilles d’eau dans une eau stagnante et claire...

Une profonde forêt de Symboles

Codex Urbanus a toujours revendiqué un art de la poésie et de l’imaginaire plutôt qu’un art du message et de l’engagement. Mais quand un homme arrivé au milieu de sa vie, dans la fleur de l’âge, propose de flâner dans son jardin imaginaire, c’est aussi l’occasion de se perdre dans l’interprétation des symboles végétaux.

Jouant avec le langage des fleurs et les signaux codés des Natures Mortes, ce sont autant de secrets cachés sur la séduction et sur la finitude de l’homme et de son art qui sont à découvrir en questionnant calices, bulles et créatures qui habitent ce jardin secret, qui se présente aussi comme une énigme philosophique.

Les cycles de floraisons, épanouissements, décrépitudes et mort du monde végétal revêtent une signification propre à l’artiste, qui s’y compare en tant qu’homme et en tant que street artist, dont les œuvres sont éphémères dans la rue et particulièrement endurantes dans les mondes virtuels. Mais c’est surtout la fragilité de la vie qui apparaît comme la plus grande menace sur ce jardin déjà condamné, à l’heure de changements climatiques et environnementaux majeurs... Mais nous savons déjà qu’il nous faut cueillir dès aujourd’hui les roses de la vie.

Quelles que soient les allées que vous emprunterez dans cet étrange parc, peu importent les créatures ou les mystères vous y découvrirez, c’est avant tout à un moment d’éloge du bizarre et de poésie de l’imaginaire que vous êtes conviés... Alors amusez-vous bien dans les bosquets exubérants de « Botanica »...

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Le cabinet d'amateur
12 rue de la Forge Royale
75011 Paris

du mardi au samedi de 14 à 19 h
et le dimanche de 14 à 17 h

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